Contribution de VLRK à l'enquête publique portant sur un projet de stade au Froutven
Lors de son Assemblée Générale du 22 avril 2025 l'association Vert Le Relecq-Kerhuon s'est prononcée à l'unanimité contre le projet de construction d'un stade au Froutven et a décidé de déposer une contribution à l'enquête publique sur le registre dématérialisé ouvert à cet effet.
Vous pouvez en prendre connaissance ci-dessous.
Elle porte le numéro 1894 sur le registre.
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1. Vert Le Relecq-Kerhuon (VLRK) est une association (loi 1901) créée en dehors de tout parti politique, qui s’est dotée d’un manifeste dans lequel sont déclinés 5 grands thèmes auxquels toutes ses actions se réfèrent :
1.1. accélérer la transition écologique,
1.2. élaborer ensemble cette transition,
1.3. contribuer à la diminution des inégalités,
1.4. repenser une économie locale et durable,
1.5. aider à l'épanouissement de tous les citoyens.
2. Le Costour, dans son aval, traverse la commune du Relecq-Kerhuon, composante de Brest Métropole.
3. La construction d’un complexe sportif et commercial à forte emprise foncière sur les terres agricoles du Froutven situées dans l’amont du Costour, aura objectivement un impact sur notre environnement mais aussi sur notre économie locale et notre vivre ensemble de par son adéquation avec un modèle socio-économique productiviste.
4. Il est normal que VLRK réagisse à un projet qui concerne le territoire qu’elle défend et qui va à l’encontre de ses principes fondateurs.
Dans un contexte d’urgence climatique, il nous semble dé-raisonnable de vouloir dé-naturer des espaces jusqu’à présent dédiés à l’agriculture, qui jouent un rôle essentiel pour la biodiversité et la sécurité alimentaire.
Par conséquent, VLRK tient à exprimer sa ferme opposition à un projet foncièrement invasif et à forts relents de mercantilisme. La vallée du Costour a longtemps été meurtrie par un passé industriel ; n’obérons pas sa résilience en cours par une irresponsable démesure. Mais notre réflexion dépasse la simple défense d’un espace circonscrit.
Notre intervention tardive sur cette plate-forme d’enquête nous a permis de prendre connaissance des avis déjà exprimés.
De nombreuses contributions qui témoignent d’une opposition au projet, sont documentées, argumentées, chiffrées, réfléchies, pertinentes, qu’elles proviennent de simples citoyens, de supporteurs, de riverains, d’associations, de militants ou responsables politiques.
Nous avons notamment relevé les paroles de ces femmes qui entendent dénoncer une utilisation de fonds publics qui maintient voire renforce les inégalités de genre, et appellent à une politique plus équitable qui valoriserait le sport féminin autant que le sport masculin, quand bien même le football féminin se développe.
Ces participations contrastent avec l’indigence de l’argumentaire de certains partisans du projet qui le présentent comme une vérité d’évidence et pour qui l’essentiel du débat devrait se limiter à discuter de la jauge d’un futur stade dont la construction serait déjà actée. Nous comprenons leur passion sincère, que d’aucuns parmi nous partagent, pour un sport populaire, mais nous aurions souhaité que des questions plus fondamentales et nécessaires soient abordées par les supporteurs, parmi lesquelles figurent la place du sport dans la société et son intégration dans un urbanisme cohérent à visage humain.
D’autres invoquent le progrès, la modernité, le dynamisme d’un territoire, autant d’éléments sans doute recevables, mais dont les acceptions auraient mérité d’être précisées : qu’est-ce que le progrès, la modernité, le dynamisme, pour nous conduire vers quelle société ? Ces propos sans démonstration laissent davantage penser tantôt à de l’incantation, tantôt à des idées reçues ou des éléments de langage soufflés.
Ne parlons pas de ceux qui, cherchant à dénigrer leurs opposants, confondent, à dessein peut-être, la Politique (gestion de la cité ) qui est l’affaire de tous, avec la politique politicienne, affaire de quelques-uns, et dont, pour notre part, nous n’avons que faire.
Gageons que les intelligences qui auront pour tâche de dépouiller, intégrer, et présenter au public les données de cette enquête sauront faire la part des choses entre la raison, l’émotion, et l’idéologie. Nous gardons l’espoir que la conclusion ne soit pas déjà écrite...
Les données objectives, chiffrées, ayant déjà été énoncées, nous nous limiterons à dénoncer un projet qui n’est qu’un symbole supplémentaire du sport-business et du consumérisme effréné qui s’imposent violemment à notre société. La construction de ce stade n’est qu’un investissement dans une industrie du divertissement superficielle et démesurée, au détriment des enjeux fondamentaux qui devraient nous préoccuper. Il s’agit d’une opération destinée à satisfaire les ambitions de certains qui, s’appuyant sur des arguments démagogiques, dans le déni des réalités prégnantes, privilégient leur profit court-termiste à l’intérêt général.
Nous regrettons enfin l’opacité manifeste qui entoure la publication et la diffusion des données relatives à la réfection du stade Le Blé et qui empêche l’édification des citoyens, supporteurs ou non.
Il est urgent de repenser nos priorités : préserver nos terres agricoles et naturelles, réduire notre empreinte écologique, soutenir des initiatives durables et responsables, revitaliser notre centre-ville et nos quartiers en déshérence, investir dans l’éducation, les écoles, les centres sociaux, les arts et la culture en général. La construction d’un stade sur le site du Froutven va à l’encontre de ces objectifs primordiaux. Nous demandons donc l’abandon de ce projet et une véritable prise en compte de l’urgence climatique dans toutes les décisions publiques.
Refusons que la « logique du profit » continue d’anéantir notre avenir commun. Ensemble, construisons la ville de demain, sur elle-même, pas à côté . Et que vive le foot brestois !
Vert Le Relecq-Kerhuon